Jacky Fatton, la première légende du football suisse

Jacky Fatton, la première légende du football suisse

Si vous vous êtes déjà rendus au Stade de Genève, vous avez sûrement aperçu un maillot floqué Fatton n°11 en haut de la Tribune Sud. Ce maillot appartient à Jacques Fatton dit Jacky Fatton, légende du Servette FC, légende du football suisse.

Jacky naît le 19 décembre 1925 à Exincourt, un petit village français en Bourgogne-Franche-Comté. Compte tenu de l’époque, on ne sait pas quel parcours de vie à emprunter le jeune Fatton pour se retrouver au Servette FC 18 années plus tard. Il est toutefois envisageable que, puisqu’en 1943, l’atmosphère européenne n’était pas des plus conviviales et que le petit village d’Exincourt était aux mains de l’Allemagne nazie, la famille Fatton ait été amenée à rejoindre Genève, neutre et francophone.

Le petit Fatton, par son âge et par sa taille (1m66 et 18 ans), a beaucoup plu aux supporters grenats dès son arrivée. Sur le terrain, il était partout, il transcendait les foules et réchauffait les cœurs servettiens de toute classe sociale venue au Stade des Charmilles pour le voir. En dehors du terrain, c’était un personnage attachant et humble doté d’un vrai charisme.

De 1943 à 1954, Jacky joue 191 matchs en 11 ans pour Servette et inscrit plus de 185 buts. Des statistiques très impressionnantes pour l’époque qui sont à nuancer avec celles d’aujourd’hui. À l’époque, on ne jouait pas autant de matchs que de nos jours, car les compétitions européennes n’existaient pas encore, les championnats nationaux étaient plus courts et les remplacements n’étaient pas autorisés : on prenait 11 joueurs et puis c’est tout. De plus, le professionnalisme dans le monde du football est tout nouveau, seules les grandes nations du football l’ont déjà mis en place dans les années 30, ce qui n’est donc pas le cas de la Suisse. Ainsi, la plupart des footballeurs de l’époque travaillaient à côté pour gagner leur vie, jouant donc moins de matchs. Dans les années 40, on jouait 30 matchs maximum par saison tandis qu’aujourd’hui, on peut en jouer le double.

Durant ces belles années servettiennes, Jacky décroche deux championnats suisses (1945/46 et 1949/50), deux souliers d’or (1948/49 et 1949/50) et une coupe nationale (1949).

Niveau international, Fatton est appelé en sélection suisse à 53 reprises entre 1946 et 1955. Sa première sélection sera contre l’Angleterre, le 11 mai 1946, à Stamford Bridge (défaite 4-1). Cependant, il inscrit son premier but 6 mois plus tard, le 5 janvier 1947 contre le Portugal et récidive dans le même match une seconde fois (match nul 2-2).

En 1948, Jacky disputa la Coupe internationale européenne, une sorte de précurseur de l’Euro, qui a duré de 1927 à 1960 et qui opposait seulement 5 nations voisines : la Suisse, l’Italie, la Hongrie, l’Autriche et la Tchécoslovaquie. Cette compétition, créée dans les années 20, était censée rassembler les plus grandes nations footballistiques de l’époque. Les Britanniques, à leur habitude de complexe de supériorité, ne souhaitaient pas y participer. Lors de toutes les éditions, la Suisse a toujours fini lanterne rouge, largement dominée par le reste des nations. L’édition de 1948 était toutefois particulière et signa le déclin de la compétition. La compétition dura 5 années et la Guerre froide rendit difficiles les déplacements en Hongrie et Tchécoslovaquie. Le drame de la Superga, catastrophe aérienne qui décima une partie de l’effectif italien, ne facilita pas les choses. Suite à cette édition, l’UEFA fraîchement créée reprit la compétition.

Ce n’est assurément pas la compétition qui a marqué la Nati ou Jacky Fatton. En effet, c’est en 1950 que le joueur helvète va marquer les esprits. Même si la Suisse ne passe pas le 1er tour, elle va s’en sortir avec une victoire contre le Mexique et un match nul contre le Brésil, pays hôte et grand favori de la compétition. Dans ce match, notamment, Fatton inscrira un doublé devant plus de 42 000 spectateurs à Sao Paulo.

Jacky Fatton faisant la promotion de la marque Ovomaltine pour l’équipe nationale suisse

Le dernier grand fait de Jacky en équipe nationale est la Coupe du monde 1954 qui se déroule en Suisse. Dans un groupe assez relevé, la Suisse et sa vedette Fatton battent l’Italie à deux reprises (2-1 puis 4-1 en match d’appui) dont une réalisation de ce dernier, ce qui permet à la Suisse d’accéder aux quarts de finale. La Suisse échoue aux portes du dernier carré, lors du match le plus prolifique des coupes du monde, une défaite contre le voisin autrichien 7-5 dans le stade flambant neuf de la Pontaise, bien que menant par 3 buts à la 19e minute de jeu. L’aventure de Fatton en équipe nationale finit en 1955, à l’âge de 30 ans, après 29 buts en 53 sélections.

Après la Coupe du monde à la maison, Fatton signe à l’Olympique Lyonnais. En trois saisons avec les Gones, Jacky joue 98 matchs et plante 42 buts. La première saison, Fatton est élu joueur lyonnais de la saison avec 20 réalisations et 9 passes décisives qui ont permis d’éviter la relégation du club lyonnais.

En signant à l’OL, il reçoit la licence de joueur professionnel, ce qui était rare pour un footballeur suisse à l’époque.

Lors de sa dernière saison dans la capitale des Gaules, Jacky va vivre un épisode assez particulier. C’est le jour de Noël en 1956, son équipe se déplace à Paris pour affronter le Racing et l’Helvète reçoit un drôle de cadeau. Le grand espoir Gabriel Solakian, gardien de l’OL de 24 ans, se fracture violemment la jambe lors d’un contact avec un Parisien en fin de première mi-temps. Souvenez-vous en 1956, la règle du remplacement n’existe pas : c’est alors l’attaquant suisse qui doit enfiler les gants. À 10 contre 11, avec Fatton comme gardien, l’OL réalisera quand même l’exploit de gagner 2-1. Malheureusement, le jeune gardien de l’OL qui s’est fracturé la jambe ne jouera plus jamais au football.

Après trois saisons à l’OL, Fatton quitte le club pour des raisons financières. Le joueur revient alors au Servette pour y finir sa carrière. De 1957 à 1963, Fatton joue encore 109 matchs pour 90 buts. Il décroche le championnat pour la saison 1960/61 et 1961/62 où il finit également meilleur buteur de la compétition. Il participe aussi à la toute nouvelle Coupe des clubs champions européens, créée en 1955. À deux reprises, exactement, puisque la compétition était réservée aux champions de toutes les ligues nationales européennes. La première édition que dispute Jacky est en 1961/62, le club grenat atteindra les ⅛ de finale avant d’échouer contre le Dukla Prague. La seconde et dernière fois est l’édition 1962/63, où Servette ne passera pas le 1er tour au terme d’une triple confrontation très riche en suspens contre le Feyenoord Rotterdam.

Depuis la gauche: Vonlanthen, Rahis, Heuri, Schneider, Schaller, Maffiolo, Trainer Leduc, Fatton, Makay, Bosson, Pazmandy, Desbaillet, Farner, Mocellin, Kaiserauer

Finalement, Fatton raccroche les crampons à 38 ans après 17 ans au Servette FC. Dans sa carrière, il aura disputé 397 matchs pour 317 buts, redoutable finisseur, il fut le tout premier serial buteur suisse. Il reste à notre jour le meilleur buteur du club grenat.

Depuis la fin de sa carrière, Fatton est resté un fervent supporter grenat. Le plus souvent possible, on le retrouvait dans les travées du Stade des Charmilles ou celles de la Praille accompagné de son épouse à suivre les bons et mauvais moments du club grenat. Malheureusement, c’est à l’âge de 85 ans, en 2011, que notre cher Jacky nous quitta, laissant derrière lui son histoire. Alors, la prochaine fois que votre cœur vous mène à un match du Servette FC, regardez en direction de la Tribune sud et racontez à la personne qui vous a tendrement accompagné qui est Jacques dit “Jacky” Fatton, légende du Servette FC, légende du football suisse.

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Walperswil – Servette FCCF 0-7: RDV en huitièmes !

Walperswil – Servette FCCF 0-7: RDV en huitièmes !

Alors que l’Equipe de Suisse leur succédait sur la pelouse du Stade de Genève en ce samedi soir, les Servettiennes se déplaçaient dans le Seeland bernois pour y défier le FC Walperswil, pensionnaire de 1ère Ligue, en seizièmes de la coupe. Une large qualification qui s’est dessinée en seconde période.

Dans un onze légèrement remanié, Servette-Chênois connait un début de match assez difficile, quelques peu bousculé par son adversaire du soir, et passe près de la correctionnelle après 20 minutes de jeu mais heureusement pour les Grenat, la réalisation de Wachs, consécutive à un coup-franc indirect, est refusée pour hors-jeu. Ce fait de jeu favorable va réveiller les Genevoises qui vont faire le plus dur, à savoir ouvrir le score à la demi-heure par Padilla qui, lancée par Spälti, résiste à Beck pour croiser sa frappe. Les filles d’Eric Sévérac vont tout faire pour doubler la mise mais Tamplin (34e) et Padilla (37e) vont buter sur Herren, et quand ce n’est la gardienne adverse, ces sont les montants qui viennent à la rescousse par deux fois à la 42e minute.

Ce deuxième goal va intervenir juste après la pause et c’est Tessa Tamplin qui ouvre son compteur en Grenat sur un assist d’Hurni. Comme dirait l’adage ‘’Jamais deux sans trois’’, le troisième va tomber après l’heure de jeu par Peiro, profitant d’une passe en retrait manquée de Bardakci pour dribbler la gardienne et scorer dans le but vide. La suite se résume à la citation d’un quintuple Ballon d’or : “Les buts, c’est comme le ketchup : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps” avec le quatrième et le cinquième qui tombent à la 65e (Sebayang) puis à la 69e par Fleury. Les Bernoises auront des opportunités mais n’inquièteront guère Laura Droz et les sixièmes puis septièmes réalisations vont tomber dans les dernières minutes avec une nouvelle fois des buts de Peiro puis Fleury pour une large qualification avant le déplacement à Wolfsburg.

FC Walperswil – Servette FC Chênois Féminin 0-7 (0-1)

Sportplatz Stockmatt, environ 100 spectateurs.

Buts : 30e Padilla 0-1, 46e Tamplin 0-2, 63e Peiro 0-3, 65e Sebayang 0.4, 69e Fleury 0-5, 85e Peiro 0-6, 92e Fleury 0-7.

Walperswil : Herren – Bardakci (64e Läderach), Beck, Zimmermann (cap.) – Tschanz, Läderach, Bosshard, Hediger (54e Schrag) (75e Held) – Gerber – Bärtschi (75e Schwab), Wachs (54e Hämmerli). Entraîneur : Marcello Conti.

Servette FCCF : Droz – Tamplin, Felber, Mendes, Spälti (80e Ondobo-Mouagang) – Nakkach (73e Grivaz), Hürni (cap.) (60e Peiro), Guede – Fleury, Padilla (73e Boho), Bourma (60e Sebayang). Entraîneur : Eric Sévérac.

Avertissement : 88e Ondobo-Mouagang.

Walperswil – Servette FCCF | Le livescore

Walperswil – Servette FCCF | Le livescore

LE LIVESCORE

La discipline reine du football féminin suisse est de retour ! Et un accueil royal vous attend avec les participants suisses de l’UEFA Women’s Champions League Servette FC Chênois Féminin. Entre les duels contre la Juventus et Wolfsburg, l’équipe d’Eric Sévérac se déplace à Walperswil pour affronter le relégué de la NLB. Walperswil ne veut pas seulement une relégation immédiate, il veut aussi renverser le roi et se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe. Mais cette détermination sera-t-elle suffisante pour stopper Servette dans son projet de trèfle ? Nous vous montrerons en direct de la Stockmatt à Walperswil.

FC Walperswil – Servette FCCF : Préparer Wolfsburg

FC Walperswil – Servette FCCF : Préparer Wolfsburg

On aurait tendance à oublier, au vue de l’actualité européenne du Servette FC Chênois Féminin, que l’équipe va effectuer son entrée en lice pour la Coupe de Suisse 2021-2022 en se déplaçant du côté de la charmante bourgade de Walperswil ce samedi 9 octobre sur les coups de 20h.

La coupe, un objectif prioritaire

Eric Sévérac l’a très clairement annoncé en début de saison : le Servette FCCF veut aller chercher cette Coupe de Suisse qui manque au palmarès du club et qui, depuis la fusion entre Servette et Chênois, reste une histoire d’amour manquée entre elle et les Grenat. En effet, depuis 2017 et la fusion, Servette-Chênois a atteint par deux fois les demi-finales en 2018 et 2020 (cette dernière ne s’étant pas jouée à cause de la Pandémie) et les quarts la saison dernière. A chaque fois, Servette s’est fait éjecter par le FC Zurich et lors de la demi-finale en 2020, les Servettiennes auraient dû affronter… le FCZ ! C’est donc une équipe qui veut briser ce signe indien et enfin ouvrir leur compteur au niveau de la coupe. Malgré la prochaine échéance face à Wolfsburg et la grande probabilité que l’effectif soit remanié pour ce seizième de final, il ne faudra pas prendre ce match à la légère.

Des Seelandaises qui rêvent d’exploit

Pour les joueuses de Walperswil, cette rencontre est synonyme de match de l’année pour les pensionnaires du groupe 1 de 1ère Ligue et donc la première équipe masculine évolue en 4e Ligue. Au premier tour, les joueuses de Marcello Conti se sont défaites du FC Renens sur le score de 5-2 le 4 septembre dernier. Après six rencontres de championnat, les Seelandaises pointent au deuxième rang derrière Vuisternens/Mézières et espèrent retrouver la LNB qu’elles ont quitté la saison dernière. Pour parler Ligue Nationale B, c’est également dans cette catégorie de jeu que Walperswil et Servette-Chênois se sont affrontés pour la dernière fois en 2017-2018, année de la promotion en LNA pour les Genevoises. Une double confrontation qui avait largement tournée en faveur des Grenat (2-0 puis 5-0) avec notamment un but de Sandy Maendly, l’une des trois dernières rescapées de cet affrontement avec Laura Felber et Laura Tufo.

Compte tenu du déplacement prochain en Allemagne, il y a fort à parier que seule la dernière citée soit titulaire pour cette rencontre. Une partie que vous pourrez suivre en direct sur notre site.

➡️ Le résumé de la défaite face à la Juventus

➡️ Les réactions après la rencontre

Servette FCCF – Juventus Women 0-3 | Les réactions

Servette FCCF – Juventus Women 0-3 | Les réactions

𝙏𝙝𝙖𝙞̈𝙨 𝙃𝙪𝙧𝙣𝙞 : ” 𝙁𝙖𝙘𝙚 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙅𝙪𝙫𝙚𝙣𝙩𝙪𝙨, 𝙛𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙪𝙣 𝙢𝙖𝙩𝙘𝙝 𝙨𝙤𝙡𝙞𝙙𝙚 𝙣𝙚 𝙨𝙪𝙛𝙛𝙞𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙢𝙖𝙡𝙝𝙚𝙪𝙧𝙚𝙪𝙨𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩… ”

Les réactions d’après-match d’Eric Sévérac et Thaïs Hurni en conférence de presse après la défaite 0-3 face à la Juventus en Women’s Champions League.

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➡️ Le résumé du match