Cette douce musique écrite par le compositeur anglais Tony Britten en 1992 et qui est présente dans tous les foyers chaque mardi ou mercredi soir résonnera pour la première fois au Stade de Genève depuis la saison 1999-2000, lors de laquelle le Servette FC échouera malheureusement en s’inclinant en Autriche face au SK Sturm Graz (2-1) puis en obtenant que le nul de retour aux Charmilles (2-2). Cette année, c’est pour le club féminin du Servette FC Chênois Féminin que les supporters réentendront cet air avec la réception de l’Atlético ce mercredi 9 décembre dès 18 heures.
Une première européenne
Le Servette FC Chênois Féminin fait son entrée en coupe d’Europe pour la première fois depuis sa création en 1974, sous la forme d’une section féminine du CS Chênois, et est même le premier club romand à être présent en C1. Malgré un titre refusé suite à l’arrêt définitif de la saison, l’ASF a validé leur première place provisoire qui leur assura une place directe en 16ème de finale de la Champions League. Ce match sera aussi l’occasion pour Paula Serrano de retrouver un club au sein duquel elle y a évolué pendant six saisons et qui lui a permis de signer son premier contrat en 2008, à l’âge de 18 ans. Les Grenat seront en pleine confiance suite à leur victoire 2 à 0 dans le choc au sommet face au FC Zürich et auront l’esprit léger, du fait de terminer 2020 en tête de l’AXA Women’s Super League, avant d’aborder ces deux derniers rendez-vous de l’année.
Paula Serrano : ‘’On est super motivées et on se donnera à 200%’’
Un gros d’Europe
On ne pouvait que donc s’imaginer tomber sur un « gros » européen, c’est donc finalement le club espagnol de l’Atlético de Madrid, actuel troisième (à égalité avec le FC Barcelone) du championnat espagnol qui croisera la route du club genevois. Cela ne peut que réjouir les joueuses d’Éric Séverac et encore plus les deux ibériques que sont Marta Peiro, qui a porté les couleurs de Valence et Huelva en Liga, ainsi que Paula Serrano, qui nous a accordé cette interview et qui évolua à l’Atlético Madrid, Granada et au Madrid CFF. La section féminine de l’Atlético de Madrid, alors appelée Atlético Villa de Madrid, est créée dans les années 1980 et remporte son premier titre de Champion d’Espagne dix ans plus tard puis disparaît lors de la saison 1991-1992. Ce n’est qu’en 2001 que l’équipe se recréée sous le nom d’Atlético Feminas, sans avoir aucune attache avec l’Atlético mais le club accepte qu’elles prennent leur blason et leurs couleurs.
Paula Serrano : ‘’C’est magnifique pour moi de jouer face à mon ancien club’’
Après deux saisons en régionales, elles accèdent à la deuxième division en 2003 et intègrent pleinement le Club Atlético de Madrid. Elles ont donc à leur actif quatre titres de championnes d’Espagne (1990, 2017,2018 et 2019) ainsi qu’une Coupe de la Reine en 2016, malgré trois finales perdues en lors des trois saisons suivantes. Concernant la Ligue des Champions, elles atteignent les huitièmes de finale en 2019, puis les quarts en 2020, où elles affrontèrent leurs rivales barcelonaises dans un duel hispano-espagnol. Dans les rangs madrilènes, on compte un nombre considérable d’internationales, comme par exemple les françaises Pauline Peyraud-Magnin, gardienne de l’EDF, Aïssatou Tounkara, championne du monde U17 en 2012 avec la parisienne Kadi Diani et la lyonnaise Delphine Cascarino, ainsi qu’Emelyne Laurent qui est prêtée par l’OL. On notera également la présence de l’expérimentée suédoise Hedvig Lindahl et surtout la sérial buteuse brésilienne Ludmila, déjà auteure de neuf buts en dix matches cette saison et qui sera le plus gros danger pour les genevoises. On en oublierait presque que les Colchoneras comptent également d’autres internationales (espagnoles, anglaises voir italiennes pour ne citer qu’une partie).
Paula Serrano : ‘’Ce sera une rencontre avec des occasions de deux côtés’’
L’émergence espagnole
Le football espagnol, comme suisse, commence à se développer de plus en plus avec chaque grande équipe masculine qui comporte sa section féminine. C’est le cas du FC Barcelone, qui compte dans ses rangs l’internationale suisse Ana Maria Crnogorcevic et Lieke Martens, joueuse UEFA de l’année 2017, championne d’Europe avec les Pays-Bas la même année et vice-championne du monde l’année dernière, ou le Real Madrid plus récemment avec Aurélie Kaci, ancienne joueuse de l’Olympique Lyonnais et du Paris Saint-Germain, ainsi que la suédoise Kosovare Asllani. Cependant, sur la scène internationale cela reste toujours assez maigre, le seul club ayant atteint la finale étant le FC Barcelone lors de la saison 2018-2019 et une défaite face à l’inévitable équipe lyonnaise sur le score de 4-1 en Hongrie. Créé en 1988 par la Fédération royale espagnole de football, le championnat féminin a été le plus remporté par l’Athletic Bilbao et le FC Barcelone avec chacun cinq titres. Toutefois, gageons qu’avec l’évolution du championnat espagnol et la montée en puissance de la Roja, un club espagnol saura mettre fin à l’avenir à l’hégémonie lyonnaise.
Paula Serrano : ‘’Le championnat suisse est plus fort tactiquement et physiquement.’’
Une rencontre à suivre à partir de 17h50 sur RTS 2
Thaïs Hurni était l’invitée de Sport Dimanche pour revenir sur la match face à Zürich et aborder la future rencontre contre l’Atlético. L’émission a consacré un reportage sur Gaëlle Thalmann pour comprendre pourquoi elle n’a pas joué samedi.
Elles n’ont pas tremblé ! Dans ce choc au sommet face à leurs concurrentes zurichoises, les Servettiennes ont empoché les trois points pour se mettre dans les meilleures conditions pour passer l’hiver au chaud et surtout se préparer à l’échéance capitale en Champions League face à l’Atlético.
La première grosse information tombe lors de l’annonce des compositions : alors que le coach Eric Sévérac annonçait qu’elle serait prête pour cette rencontre, Gaëlle Thalmann ne figure pas sur la feuille de match, insuffisamment remise de sa quarantaine, et est remplacée par la jeune Fanny Keizer, qui aura droit aux honneurs du Stade de Genève pour son premier match d’AXA Women’s Super League de sa carrière. Cette annonce un peu surprenante ne cogite pas dans la tête des genevoises qui démarrent tambour battant avec une première occasion dès la troisième minute et cette frappe lointaine d’Amira Arfaoui qui passe à côté du cadre.
Elles seront toutes proches d’ouvrir la marque à la dixième minute : sur une mauvaise relance de la défense suisse-alémanique, Sandy Maendly sert Alyssa Lagonia qui tente sa chance mais voit la barre transversale lui refuser son sixième but de la saison. On se demandait si la jeune Keizer, 20 ans, allait tenir son rang et cette dernière apporte une réponse positive à la 24e minute en repoussant la frappe de Martina Moser. Le FCZ aura une énorme chance à la 41e lorsque Fabienne Humm, profitant d’une mauvaise lecture de balle de Caroline Abbé, se retrouve en position idéale mais se manque totalement en dévissant complètement sa frappe. Un match nul à la mi-temps qui semble logique avec un scénario équilibré des deux côtés.
Le déroulement du match va basculer du côté des Grenat à l’entame des 45 dernières minutes, avec toujours la remuante Arfaoui qui est à deux doigts de profiter d’une frappe déviée 120 secondes après l’entame du second acte pour tromper la portière adverse. Le siège du but de Livia Peng se poursuit par la suite mais les leaders de LNA ne parviennent pas à trouver la brèche. La délivrance va enfin tomber à vingt minutes du terme : profitant d’une récupération de Thaïs Hurni, la nouvelle entrante Fleury adresse un centre depuis son aile gauche qui tombe sur la tête de Marta Peiro qui inscrit son septième but de la saison, son quatrième en trois rencontres.
Servette vient de faire sauter le verrou des zurichoises, qui ne vont jamais s’en remettre et passer proche de concéder le break, notamment par l’intermédiaire (encore une fois) d’Arfaoui dont l’envoie frôle une nouvelle fois le cadre. Frustrant pour l’ex-bâloise qui aurait mérité d’en inscrire un. Néanmoins, elle n’aura pas de regret à avoir car Fleury doublera la mise à la dernière seconde en profitant d’un dégagement de Caroline Abbé cumulé à un mauvais renvoi de Zogg pour s’en aller, d’une subtile pichenette, doubler la mise pour clore la marque. Le Servette-Chênois fait la très bonne affaire de la journée en mettant leurs adversaires du jour à huit unités et met le FC Bâle, qui a perdu 4-3 à GC, à neuf points mais reste à portée des BSC YB-Frauen qui ont gagné 2-1 à Lucerne et qui sont toujours à cinq points.
Servette FC Chênois Féminin – FC Zürich Frauen 2-0 (0-0)
C’est sur la pelouse de ce fabuleux Stade de Genève que fouleront les deux équipes ce samedi à 15 :45 pour un match de la plus grande importance entre les deux premières équipes du championnat. Pour la première fois cette saison, un match du Servette FCCF se déroulera dans la principale enceinte genevoise afin de faire la promotion du football féminin en direct sur la RTS2, malgré le fait que le stade soit encore à huis-clos.
Le choc des titans
Ce sont les deux clubs qui se tirent la course depuis deux ans qui vont à nouveau s’affronter ce week-end pour le dernier match de championnat de cette année 2020. Servette et Zürich étaient luttaient déjà pour le titre avant que la Covid n’arrête le championnat, puisque les Servettiennes occupaient déjà la première place avec quatre longueurs d’avances sur leurs poursuivantes qu’étaient le FC Zürich. La saison passée, l’équipe emmenée par Éric Séverac avait disposée du club zurichois à deux reprises, la première fois au stade de Balexert sur le score de 3-2 avec un doublé de Maeva Sarrasin puis cette incroyable victoire en terre zurichoise avec pas moins de cinq buts pour l’équipe visiteuse (succès 5-1) avec un doublé de Léonie Fleury. Cette saison, c’est à nouveau la guerre entre les deux clubs qui se partagent une distance de cinq points mais cette fois-ci les Grenat se sont inclinées dans la capitale économique (2-1) malgré une ouverture du score signée Maeva Sarrasin. Cette défaite reste par ailleurs la seule en 12 matchs et la revanche est donc de mise. On peut donc s’imaginer que cette rencontre samedi s’annonce assez intense afin de se distancer.
Caroline Abbé : ”On a notre revanche à prendre !”Caroline Abbé : ”On s’est remis en question après ce faux-pas à Zurich.”
Rester focus
Mercredi 9 Décembre à 18 :00, le Servette FCCF retrouvera pour la seconde fois le stade de Genève lors de la réception de l’Atlético de Madrid dans le cadre des 16ème de finales de la Ligue des Champions. Cependant, comme l’affirme la capitaine genevoise, il faut rester concentré sur la première échéance pour les genevoises, qu’est cette rencontre face aux zurichoises. Malgré le risque de blessures ou de fatigue qui peut exister, elles vont se donner à fond pour les deux rencontres et n’y penser que samedi soir. De plus, les Zurichoises sont aussi de la partie en Champions League puisqu’elles se déplaceront à Sankt Pölten, en Autriche, pour y affronter le SKN St. Pölten, actuel leader dans le championnat Autrichien.
Caroline Abbé : ”On pensera à l’Atlético seulement samedi soir.”
Un effectif complet ?
Il y a deux semaines, lors du match contre YB, la défenseure Caroline Abbé était sorti du terrain après seulement 10 minutes de jeu. Grâce à la pause internationale, elle a pu récupérer au mieux pour les prochaines rencontres qui arrivent. Cependant, c’est lors des sélections que l’équipe de Suisse a perdu deux de leurs joueuses genevoises, Gaëlle Thalmann ayant été testée positive au Covid-19 et qui a donc dû quitter ses coéquipières mais qui pourrait peut-être être de retour ce samedi ainsi que Sandy Maendly en raison d’une blessure au pied, en espérant qu’elle récupère au plus vite.
Caroline Abbé : ”Je serais d’attaque contre Zürich !”
Une remise en forme
Le club zurichois a repris du poil de la bête après un début de championnat plutôt compliqué, avec une défaite lors de la première journée chez les Young boys Frauen (5-4) puis s’en suivirent encore trois désillusions à Bâle (1-0) puis une nouvelle fois face au club de la capitale (3-6) ainsi que face à Lucerne (0-2). Le club zurichois s’est donc incliné à quatre reprises en 12 rencontres, ce qui les place malgré tout à une deuxième place, à égalité de points avec le BSC YB-Frauen, et à cinq longueurs du club genevois. Cependant, malgré les défaites, leur attaque tourne à plein régime avec 49 buts marqués en 12 rencontres, soit une moyenne de 4.083 buts par match, la patte de Fabienne Humm (13 buts), meilleure buteuse du championnat, n’est pas si anodine. L’attaque servetienne avec Léonie Fleury (7 réalisations) ainsi que Marta Peiro et Maeva Sarrasin (6 buts chacune) aura donc fort à faire et peuvent compter sur leur arrière-garde en grande forme avec seulement six buts encaissés (0.5/match). Ce match s’annonce donc des plus intenses entre la meilleure défense et la meilleure attaque du championnat.