Une semaine après sa précieuse victoire contre St-Gall Staad, le Servette FC Chênois Féminin avait à cœur de gagner de nouveau dans l’espoir de se rapprocher du titre. Pari tenu pour les Servetiennes qui se sont imposées sans sourciller sur le score de 1-3 (0-2) samedi face au FC Lucerne Frauen. Elles valident par la même occasion leur qualification méritée pour la prochaine éditions de la Champions League !
Sous un soleil généreux qui contrastait avec les pluies diluviennes de ces derniers jours, les coéquipières d’une impressionnante Sandy Maendly ont réussi à remporter la mise face à des Lucernoises qui cherchaient avant tout à contenir les assauts offensifs des joueuses du bout du lac, et notamment le trio Peiro/Sarrasin/Fleury. Un exercice raté pour les bleues et blanches.
Comme le dit si bien Éric Severac en interview, ses « pistons » sur les ailes permettent de prendre d’emblée le match à leur compte. Bien qu’elles lancent des offensives qui ne se concrétisent malheureusement pas, la persévérance de l’équipe est récompensée de bien belle manière à la 21ème minute. Un corner est sifflé et l’inévitable Maendly se charge de le tirer… directement dans la lucarne de la gardienne van Weezenbeek. Magnifique, tout simplement. Et ce n’est pas terminé. L’internationale suisse, visiblement inspirée, emmène rapidement la formation genevoise au firmament. D’une frappe limpide dans la surface, elle fait trembler les filets pour une deuxième fois dans ce match. Ce sera la dernière, mais avec la manière.
Touchées dans leur orgueil devant leurs bruyants supporters, les joueuses lucernoises reviennent de la mi-temps galvanisées. Faisant honneur à la puissance du Mont Pilatus au dessus de leurs têtes, les coéquipières de la capitaine Rahel Graf se révoltent et étouffent les Grenat. Sur le terrain du Hubelmatt, accolé à la magnifique Swisspor Arena, la défense servetienne est fortement sollicitée mais l’expérimentée Caroline Abbé veille au grain.
Inoffensives pendant près de vingt minutes, les joueuses d’Eric Severac sont cueillies à froid à la 85ème minute. Entrée à la mi-temps, l’ailier Svenja Fölmli s’en va nettoyer la cage d’une Gaëlle Thalmann peu sollicitée cette fin d’après-midi. L’espoir est de mise pour Lucerne, mais de courte durée… Plus de peur que de mal, Marta Peiro vient ainsi remettre de l’ordre dans la maison Grenat une minute plus tard. Perforant l’aile droite, l’Espagnole assène une frappe lourde que la gardienne adverse ne parvient pas à bloquer. Le doute aura seulement duré une minute, de quoi permettre à Marie Duclos de grappiller quelques minutes de jeu pour conclure un match globalement réussi.
Suite à la courte victoire 2-1 du FC Zürich face au FC Lugano, le Servette FC Chênois Féminin conserve sa première place et ses sept points d’avance sur son concurrent direct au titre. Si proche mais encore si loin de soulever le trophée, il faudra impérativement chercher une nouvelle victoire samedi 15 mai prochain face au FC Lugano, bon dernier de l’exercice. Elles en sont capables !
Lucerne, cette petite ville suisse connue pour son architecture médiévale très bien préservée, s’apprête à recevoir les deux équipes du Servette FC ce week-end et cela débutera par les féminines qui s’en iront affronter l’équipe locale ce samedi à 16 heures du côté de l’Allmend dans l’optique de continuer sur sa lancée et creuser l’écart avec son poursuivant, le FCZ Frauen.
Un FC Lucerne en difficulté mais en confiance
Le fameux lion de Lucerne ne rugit pas beaucoup cette année et n’inquiète pas tant que ça les autres clubs de Super League, puisqu’il n’occupe que la septième place à égalité avec Saint-Gall-Staad dont la différence de buts est meilleure. Depuis le début de saison, le club du lac des Quatre-Cantons ne s’est imposé qu’à six reprises pour onze défaites en 23 rencontres. Malgré une Irina Pando et ses 11 buts dans son effectif, les Bleues et Blanches n’arrivent pas à inscrire énormément de buts et cela ne permet pas de cacher la fébrilité défensive lucernoise avec déjà 45 buts encaissés. De plus, le club est en proie à certaines difficultés sur le terrain en témoigne la défaite concédée au Cornaredo de Lugano face à la lanterne rouge sur le score de 2-1, ce qui par la même occasion permit aux luganaises d’acquérir leur deuxième victoire de la saison.
Alors que le club lucernois avait plutôt bien réagi après un nul contre Lugano (1-1) en s’imposant à deux reprises consécutives à Berne (1-2) et St-Gall (0-1), elles viennent de s’incliner lors de leurs trois derniers matchs dont deux fois à domicile. Serait-ce la quatrième défaite de suite ? Pour l’instant, elles se sont inclinées lors des deux premières rencontres face à Servette, tout d’abord sur le score de 5-1 à Marignac puis 0-2 à domicile sur des réalisations de Lagonia (penalty) puis Caroline Abbé. Cependant, le club entraîné par Sandro Waser a malgré tout réussi à repartir avec un point samedi 6 mars (0-0), il faudra donc malgré tout ne pas baisser la garde car Lucerne vient également de se qualifier pour finale de la Coupe de Suisse en battant Bâle sur la plus petite des marges.
Focus sur Valérie Gillioz Cette semaine, nous avons eu la chance de nous entretenir avec une joueuse d’expérience originaire du Valais, Valérie Gillioz. La joueuse qui fêtera ses 34 ans en Juillet a débuté sa longue carrière à l’âge de 6 ans en rejoignant une équipe de garçon avant de partir à Vétroz au sein d’une équipe féminine qui évoluait en LNB à l’âge de 13-14 ans. 3 ans plus tard, elle rejoindra le DFC Bern, devenu Young Boys, au sein de laquelle elle évoluera pendant quatre saisons. Yverdon, de son côté, atteint la Ligue Nationale A et c’est donc tout naturellement qu’elle rejoindra le club romand. Club avec lequel elle remportera à deux reprises la Coupe de Suisse. « J’ai décidé d’arrêter le foot en tant que joueuse, cela demandait beaucoup d’investissement, j’avais donc besoin d’un changement. » nous explique-t-elle. De plus, cela arriva à un moment où elle est tombée malade, ce qui l’affaiblit pendant plus de trois ans : « Je me suis donc surtout concentré sur le coaching, je voulais rester dans le football. » Remise sur pied, la valaisanne rejoignit le projet grenat il y a de cela deux ans avec qui elle s’épanouit ainsi que de rejouer avec deux de ses anciennes coéquipières, Caroline Abbé et Sandy Maendly, « C’était vraiment un projet de bien finir toute cette carrière qu’on a eu et de se retrouver ensemble dans un club ». De plus, elle compte également certaines sélections avec le maillot à croix blanche au sein des M17 lorsqu’elle évoluait à Vétroz puis en M19 lors de son passage bernois ainsi que quelques rencontres avec la A quand elle jouait avec Yverdon.
“Je me suis d’avantage concentrée sur ma vie professionnelle”
Le football féminin s’est beaucoup amélioré ces dernières années, comme elle nous le dit : « Notre équipe nationale a de la chance, la plupart des filles jouent dans des grands clubs européens donc cela permet de pouvoir chaque fois avoir un meilleur niveau au sein de cette équipe même si la Suisse a encore un retard sur certaines nations, le fait d’évoluer à l’étranger ne peut ramener que de belles choses en Suisse. » De plus, avec la participation de la Nati lors de l’Euro 2022 en Angleterre, on ne peut qu’espérer que cela fasse une belle vitrine au championnat helvétique et accroître la visibilité auprès du grand public et un plus grand intérêt des médias.
“Il a fallu qu’on gagne un titre pour que les médias s’intéressent à nous”
«Malgré » ses origines valaisannes, la joueuse de 34 ans porte fièrement ce beau maillot grenat et on ne peut douter que ce samedi elle jouera encore avec ses tripes pour amener le Servette FCCF à son premier titre en Super League. Come on Servette !
“Servette aura toujours une place particulière pour moi”
Les Servettiennes se savaient attendues après leurs deux revers au Stade de Genève face à Zurich, on pourra dire au coup de sifflet final qu’elles ont répondu présent en disposant 5-2 du FC Saint-Gall-Staad pour renouer avec le succès et mieux, augmenter leur avance sur leurs rivales zurichoises !
Privées de Paula Serrano qui était suspendue, les Grenat, avec Felber à la place d’Hurni dans le XI, entament de la meilleure des manières à la cinquième minute en ouvrant la marque par la capitaine Sarrasin, idéalement servie par une talonnade de Maendly. Inefficaces devant la semaine dernière, les Genevoises tentent de se mettre à l’abri le plus rapidement possible et y parviennent à la 24e : une service cinq étoiles de Manon Revelli pour Marta Peiro qui crucifie Oertle pour doubler la mise. On retrouve l’Espagnole à la 37e mais elle ne concrétise pas le gros travail de Fleury sur l’aile gauche et ne trouve que le poteau.
Le début de deuxième période voit encore une fois Léonie Fleury se mettre en évidence à la 57e mais ni Sarrasin ni Revelli ne profitent de son centre. Servette aura deux opportunités de passer à trois longueurs d’avance avec Sarrasin et Maendly mais les deux Genevoises vont buter sur la portière saint-galloise. Malgré ses occasions galvaudées, le SFCCF ne va pas inscrire un mais deux réalisations, le tout en l’espace de 120 secondes : le 3-0 vient des pieds de Sarrasin sur un centre de Fleury et le quatrième d’une superbe inspiration de Revelli qui enveloppe son envoi du pied gauche s’il vous plaît dans le petit filet adverse.
La messe est dite, cependant les Brodeuses vont obliger Thalmann à se mettre en évidence à la 71e puis réduire le score trois minutes plus tard sur un penalty consécutif à une poussette de Laura Felber. Pas de quoi inquiéter les leaders de Super League qui iront marquer le cinquième goal à la 89e grâce à Natalia Padilla qui profite d’un centre de Manon Revelli. Le 5-2, inscrit une nouvelle fois sur penalty, ne sera qu’anecdotique. Servette-Chênois remporte la première de ses six finales et profite du nul entre GC et Zurich (0-0) pour mettre ces dernières à sept points !
Servette FC Chênois Féminin – FC St. Gallen-Staad 5-2 (2-0)