Servette a marqué son premier point en phase de groupe d’Europa League en ramenant un nul 1-1 de Tiraspol ce jeudi soir. Ce qui s’apparente sur le papier à une affaire relativement correcte n’en est en fait pas réellement une, surtout au vu du déroulé de la rencontre.
En tous les cas, le suspense pour la 3e place entre les Moldaves et Servette reste entier, celle-ci allant se jouer très probablement à Genève dans deux semaines lors de la réception du Sheriff (9 novembre). Dans l’autre rencontre du groupe, l’AS Roma s’est imposé 2-0 contre le Slavia Prague et prend provisoirement 8 points d’avance sur le duo Tiraspol/Servette et 3 sur les Tchèques.
On nous avait promis une équipe moldave redoutable et un voyage en enfer en Europe de l’Est pour y affronter une équipe qui avait réussi à battre le Real Madrid au Bernabeu deux ans auparavant. Le plus pénible aura probablement été le périple de Genève à Tirasspol pour les joueurs. Sur le terrain, cette équipe du Sheriff Tiraspol n’a apparemment plus grand chose à voir avec celle qui a défait les madrilènes en 2021 : plus aucun joueur de l’époque présent, 19 nouveaux joueurs dans l’effectif par rapport à la saison passée. La définition même d’une équipe de mercenaires. Tout l’inverse du SFC qui fait dans la continuité depuis plusieurs saisons. Et cela s’est vu, du moins par séquences (notamment les 15 premières minutes), sur la pelouse.
Un Servette à deux vitesses
Côté genevois, un pressing haut, cohérent et une bonne jouerie permettait de bien rentrer dans le match avec une première occasion par Crivelli qui enlevait trop sa frappe après quelques minutes. En face, les contrôles ratés faisaient suite aux passes en touche et l’on se disait au fur et à mesure des minutes que cette équipe moldave était plus que bonne à prendre. Sauf que dominer n’est pas gagner, on le sait particulièrement bien avec Servette et sa difficulté chronique à se créer des occasion, puis les concrétiser. Entre une équipe plutôt stérile d’un côté et une formation qui a un mal fou à aligner plusieurs passes d’affilée (et encore plus à apporter du danger) de l’autre, difficile de se mettre de l’action sous la dent. On notera une petite tête de Crivelli sur corner et la seule action moldave de la 1ère mi-temps, un coup-franc de Ricardinho bien sorti par Frick à la 38e.
On se dirigeait tout doucement vers un tout petit 0-0 à la pause lorsque Guillemenot protégeait bien son ballon pour transmettre à Stevanovic qui décalait lui-même Mazikou dans la surface pour un centre victorieux sur Crivelli dans le but vide. 0-1 à la pause et un énorme pas vers une première victoire au vu de l’opposition.
Mais comme trop souvent dans ces situations, Servette ne fait pas le break et recule, volontairement ou pas, malgré les entrées conjointes des trois hommes-clé que sont Bedia, Cognat et Kutesa. Et à force de subir et de laisser l’initiative du ballon à l’adversaire, les Grenat se font surprendre à dix minutes de la fin en se faisant déchirer dans l’axe sur trois passes. 1-1 et cela aurait même pu être 2-1 suite à deux situations brûlantes en fin de match sur les buts de Frick.
Des regrets, il y en aura. Dans la gestion de cet avantage plus que sur le résultat en lui-même. Dans une partie que Servette maîtrisait, les Genevois auront redonné les bâton pour se faire battre par des Moldaves qui n’en menaient pas large. C’est aussi là-dessus que Servette doit progresser, maintenant que sa jouerie s’est améliorée. Et c’est à ça aussi que peut servir l’Europe en vue du championnat.
Le championnat, Servette va y retourner dès dimanche en recevant Lucerne, dans un match qui pourrait lui permettre de gagner une place au classement en cas de victoire. Les Genevois pourront s’appuyer sur leur première mi-temps pour cela. Un peu moins sur la seconde…
Allez Servette!
Photo de couverture: Adrien Schweizer