Dans un Stade de La Praille garni de 28’534 spectateurs et remonté comme rarement, Servette a arraché un match nul contre la Roma qui lui offre une place en 1/16e de Finale de la Conférence League au printemps prochain.

Enormes de générosité, de combat et d’envie d’obtenir un grand résultat, les Genevois ont amplement mérité ce nul contre des Romains minimalistes et qui ne méritaient pas mieux ce soir. Tout, ce soir, aura été à la hauteur de l’événement : de l’animation pour l’entrée des joueurs à la performance collective sur le terrain, Servette nous aura offert une grande soirée que pas grand monde n’oubliera.

Le match (presque) parfait

Elles sont rares ces soirées où, lorsque vous rentrez dans l’enceinte du Stade pour rejoindre votre place, les Tribunes Est et Nord sont déjà remplies vingt minutes avant le début du coup d’envoi. Elles sont rares ces soirées où sont prévues des animations pyrotechniques et un tifo (électronique ce soir, plutôt réussi d’ailleurs), ces soirées où l’ambiance est électrique dès l’avant-match, et où la bataille des Tribunes commence avant la bataille du terrain. C’est une soirée comme celle-ci à laquelle nous avons assisté ce soir. Il est cependant rare, ou du moins pas systématique que ce genre de début de soirée trouve son prolongement sur le terrain, avec une équipe qui semble en osmose totale avec son public. Pourtant aujourd’hui, au cours d’une soirée rare, Servette nous a produit une performance simplement unique.

Le onze aligné par René Weiler pour cette rencontre de gala s’est immédiatement mis au diapason de l’événement. Morts de faim, les Grenat ont bousculé la Roma dans un premier quart d’heure qui aurait pu se ponctuer sur un avantage au score genevois sans qu’il n’y ait de scandale, bien au contraire. Trois occasions bien amenées mais mal conclues plus tard, ce sont les Romains qui vont ouvrir le score « à l’expérience », sur un ballon contré qui retombe dans les pieds de Lukaku qui ne se fait pas prier face au but. Avantage AS Roma à la mi-temps et l’on retombe dans le scénario « attendu » d’un Servette qui joue bien contre meilleur que lui, qui se procure des occasions, les rate, puis se prend le 0-1 et s’incline de justesse. Qui plus est avec un Bedia difficile à trouver devant à la conclusion des offensives.

© Victor Perrin

Mais comme dit plus haut, cette soirée est une soirée rare et Servette ne va rien faire comme attendu. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas. Les regards échangés à la mi-temps se disent qu’il y a une infime place pour aller chercher quelque chose. Si Mourinho a son colosse Lukaku devant en tant que pivot, Weiler a son Bedia et c’est lui, si difficile à trouver en première mi-temps qui va remettre les deux équipes à égalité à la 50e sur une frappe en pivot et faire exploser le stade qui n’attendait que ça. 1-1, Servette tient son nul.

Pourtant, à ce moment-là, le sentiment de fierté d’avoir réussi à revenir se mélange aussi à une certaine peur de la réaction romaine. Puis, les minutes passant, voyant la Roma manquer quelques occasions, voyant les entrées pleines de punch de Touati et Antunes, la question se pose. Et si? Et si Servette allait chercher le pactole en fin de match sur un éventuel contre rondement mené. On y aura cru, notamment sur un coup-franc de Stevanovic au deuxième poteau remis au centre un poil trop mollement de la tête par un servettien. Finalement peu d’occasions très franches mais un sentiment latent qu’un rien aurait pu faire basculer le match. Servette n’aura même pas trop souffert en cette fin de match alors qu’on attendait un pressing étouffant des italiens.

© Victor Perrin

Des étoiles plein les yeux

1-1 contre l’AS Roma, on aurait pu le rêver il y a encore quelques années. C’est réel aujourd’hui. Ce qui est également réel et à souligner, c’est la prestation XXL de l’équipe aujourd’hui. Quelle métamorphose depuis les purges de début de saison! On a vu du jeu, de l’envie, de l’impact physique, en bref tout ce qui manquait il y a trois mois.

On a retrouvé ce soir le Grand Ondoua que l’on avait connu à l’époque et qui régnait au milieu de terrain. On aura vu une charnière centrale mise à rude épreuve par Lukaku mais qui aura été d’une énorme solidité. Les côtés, latéraux et ailiers, auront montré une activité également extraordinaire tout au long du match. Devant, Bedia a marqué et Kutesa a mis en difficulté la défense romaine par ses contrôles orientés et sa percussion. Les entrants, eux, auront été parfaitement à la hauteur. Touati, Antunes et Guillemenot ont apporté une énergie dont l’équipe avait besoin en fin de match et Samba Lele a bien tenu son poste au milieu en lieu et place d’un Cognat en difficulté offensivement mais avec un abattage toujours aussi impressionnant.

© Victor Perrin

Avec ce genre de prestation, Servette nous habitue à cette qualité et on en redemande. Lorsque l’on assiste à une prestation comme celle-ci, on ne peut que se réjouir de la suite de la saison. Saison au cours de laquelle les Grenat sont encore en lice dans 3 compétitions. En Coupe de Suisse, les 1/4 de finale auront lieu en Février. En Europe, les 1/16e de finale de la Conference League attendent Servette en Février également, juste après un dernier match à Prague dans deux semaines pour la dernière journée d’Europa League qui comptera pour beurre en terme d’enjeu sportif. Et puis il y a ce pain quotidien, le championnat, dans lequel Servette s’est tellement bien replacé avec cette série de sept victoires consécutives que le titre fait envie aux supporters. Le match au sommet de dimanche à Berne contre YB nous éclairera encore un peu plus sur les espoirs que l’on pourra entretenir lors de cette seconde partie de saison.

En attendant, savourons simplement cette soirée magique à laquelle nous avons assisté ce soir. Savourons le chemin parcouru et ce plaisir que l’équipe nous donne en ce moment à chaque match. Merci Servette!

Photos par Victor Perrin

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