15 Jan 2019 | Histoire
Carlo Lavizzari fait très fort durant l’été 1981. Le « boss » servettien n’y va pas par quatre chemins pour monter une grande équipe : quatre internationaux, Burgener, Geiger, Favre, Decastel, un espoir, Elia, le meilleur buteur de LNB,Gavillet, et un attaquant français, Pleimelding, alléchés par la promesse de bons contrats, signent au Servette. Et pour étoffer son « staff » technique, le président engage un directeur technique en la personne de Guy Mathez. Le 6 décembre1981, les dirigeants servettiens arborent un sourire radieux. Le carton réalisé aux Charmilles (4-0) devant un Xamax européen permet aux Genevois de boucler le premier tour de ce championnat à seize équipes avec quatre longueurs d’avance sur le FC Zurich et sept sur les Grasshopper. Durant ce premier tour, Servette totalise quatorze victoires et une défaite. Servette ne chute que le 14 novembre au Letzigrund lors de la 12ème journée. Devant 21’500 spectateurs, Zurich l’emporte 3-2.
Le public revient à nouveau aux Charmilles, la moyenne des spectateurs repasse la barre des 9’000 (9’025). La ligne d’attaque des Servettiens est de loin la plus percutante, avec 52 buts en 15 matches. Au classement des buteurs, on retrouve trois hommes de Pazmandy aux trois premières places : Elia (13 buts) Schnyder (12) et Favre (9). Si l’échec sur les bords de la Limmat n’est regrettable qu’au niveau des statistiques, celui à Sion, en Coupe de Suisse, est plus fâcheux. Le 1er novembre, la défense genevoise, à l’instar de Geiger expulsé, craque de manière inexplicable à Tourbillon. Servette mène 2-0 à la pause grâce à Elia et Radi. Mais Cucinotta et Perrier rétablissent l’équilibre après le repos avant que ce même « Cuci » ne mette K.O. l’ogre grenat durant la première prolongation.
En janvier 1982 sur la moquette des Vernets lors de la première du « Placette Indoor », l’euphorie est toujours de mise. Une tête plongeante de Pleimelding terrasse le Saint-Etienne de Platini. Présent dans les tribunes, Michel Hidalgo n’écarte pas la possibilité d’appeler le centre-avant Servettien pour le Mundial espagnol. Au cours du Tournoi, Carlo Lavizzariannonce son intention de ne pas renouveler les contrats de Valentini, Guyot et Bizzini, les trois éléments chevronnés de la défense.
Tout bascule en fait en février. Les Servettiens reviennent de leur camp d’entraînement en Côte d’Ivoire avec un mauvais virus. La moitié du contingent est sur le flanc, les dirigeants demandent et obtiennent le renvoi du match de reprise contre Lausanne le 28 février. Le 7 mars, les « Grenat », encore affaiblis, chutent lourdement (3-0) au Hardturm devant Grasshopper et un Sulzer en était de grâce. Servette ne retrouvera jamais son brio du premier tour. Ainsi le 14 mars, les Genevois ne peuvent que partager l’enjeu aux Charmilles devant… Bulle (1-1). Le public réagit par des sifflets à cet affront.
Le 1er mai, un boulet de canon du Bernois Baur abat Servette au Wankdorf et entraîne le départ de Peter Pazmandy. Il est prié de prendre des vacances, Huit jours plus tard, Guy Mathez, qui contestait les choix tactiques de l’entraîneur, est aux commandes. Il évite de peu la défaite pour sa « première » contre Zurich (1-1). Aux Charmilles, les 16’000 spectateurs applaudissent une égalisation inespérée de Favre à la 93ème minute. Grasshopper, victorieux 3-2 de St-Gall, rejoint Servette en tête du classement. Servette perd finalement le titre le 5 juin en partageant l’enjeu (2-2) aux Charmilles devant Sion. Ce soir-là, Guy Mathez se plaint amèrement de l’absence d’une véritable entente romande.
Rédigé par: Jacques Ducret, hors-ligne, 1990
14 Jan 2019 | Histoire
En juin 1982, Guy Mathez profite du « Mundial » pour se rendre à Barcelone et ramène un gros poisson : le Belge Michel Renquin. Le transfuge d’Anderlecht sera associé à Geiger dans la défense « new-look ». En attaque, Brigger succède àPleimelding, qui n’aura chanté qu’un seul automne. Le 14 août pour la reprise c’est pourtant un « ancien », Mustapha, qui donne le but de la victoire aux Genevois à Wettingen. « Laissez-nous encore du temps pour nous trouver sur le terrain », plaident les Servettiens. Le 21, les retrouvailles avec Pazmandy, alors à la tête de Lausanne, se passent bien. Un « superbe » autogoal de Parietti permet à Servette de gagner (1-0).
Le 11 septembre, au Wankdorf, Favre et les siens jouent de manière optimale et deviennent les nouveaux leaders en s’imposant 4-0 devant Young Boys (Decastel, Favre, Elia et Bevilacqua). Sur leur lancée, ils n’éprouvent logiquement aucune peine à écarter les Luxembourgeois de Progrès Niedercorn (1-0 et 3-0) en Coupe de l’UEFA. Le 20 octobre,Michel Renquin justifie pleinement son transfert. Le Belge règne sur sa défense au Stade olympique de Wroclaw où Favre et Decastel conjuguent leur talent pour signer un succès fort probant (2-0). Le match retour, qui se joue un jeudi à midi, tourne à la démonstration (5-1). Le numéro 10 de Wroclaw, un certain Tarasiewicz, assiste, impuissant, au nouveau show du duo Favre-Decastel. Le 24 novembre, Servette compromet l’Europe. Aux Charmilles, les Pragois de Bohemians piègent â deux reprises Geiger et Renquin pour obtenir un nul inespéré (2-2 Schnyder et Elia). Quinze jour plus tard, les Genevois sont tout simplement volés à Prague. Battus (2-1), donc éliminés, ils n’oublieront jamais le « blanc » de l’arbitre danois Lund Sörensen, qui ignore dans les dernières minutes un sauvetage de la main flagrant d’un défenseur tchécoslovaque sur sa ligne.
Cette fois aucun virus n’est signalé au retour des deux camps d’entraînement, en Israël et au Maroc. Les Genevois repartent sur les chapeaux de roues. Le 9 avril aux Charmilles, devant 18’000 spectateurs conquis, ils prenne même une option sur le titre en dominant Grasshopper 2-1 (Brigger et Favre). Ces deux formations se retrouvent le lundi 23 au Wankdorf pour la finale de la Coupe de Suisse. Pour, comme en 1978, ne pas se départager. A la 118ème minute, une tête d’Egli procure une égalisation inespérée (2-2) à la formation du regretté Weisweiler.
Entre ces deux finales, Servette perd la course au titre après une du FC Zurich aux Charmilles (2-3), où Wynton Rufer est son bourreau. Le 8 juin, les « Grenat » n’exploitent pas le faux-pas de Grasshopper à Neuchâtel. A la Pontaise, ils partagent l’enjeu (1-1) devant Lausanne et Mathez « disjoncte » dans les vestiaires. Six jours plus tard, la Coupe leur échappe aussi. Ils sont déclassés par GC (0-3). « Les Zurichois étaient trois fois plus forts que nous », avoue le valeureuxSeramondi au coup de sifflet final.
Entre ces deux finales, Servette perd la course au titre après une du FC Zurich aux Charmilles (2-3), où Wynton Rufer est son bourreau. Le 8 juin, les « Grenat » n’exploitent pas le faux-pas de Grasshopper à Neuchâtel. A la Pontaise, ils partagent l’enjeu (1-1) devant Lausanne et Mathez « disjoncte » dans les vestiaires. Six jours plus tard, la Coupe leur échappe aussi. Ils sont déclassés par GC (0-3). « Les Zurichois étaient trois fois plus forts que nous », avoue le valeureuxSeramondi au coup de sifflet final.
Rédigé par: Jacques Ducret, hors-ligne, 1990
13 Jan 2019 | Histoire
A l’été 1983, Favre et Barberis se croisent. Le premier accompagne Jeandupeux à Toulouse. Quand au second, il quitte Monaco où il a brillé pendant trois ans, pour un « come-back » aux Charmilles. Pour redonner le titre à Servette, « Bertine » et Mathez, misent sur la force de frappe des deux grands espoirs romands, le Chênois Castella et le Chaux-de-Fonnier Jaccard. Seulement, Decastel se blesse gravement au genou, fin juillet, au cours d’un match amical à Porto. Le 15 juin 1984, Barberis, Jaccard, Castella et les autres n’ont plus que les yeux pour pleurer. Comme en 1977 face à Bâle, les « Grenat » perdent le titre sur un match d’appui. Au Wankdorf, ils s’inclinent 1-0 sur un penalty d’Egli à la 109ème minute.
Un penalty discutable- intervention de Renquin-, accordé par un arbitre, André Daina, qui n’était visiblement pas dans un bon soir. Le Belge qui avait renoncé à l’Euro 1984 pour ce barrage, a connu sans doute, ce 15 juin, la plus grande désillusion de sa carrière. Quatre jours plus tôt, sur cette même pelouse, les « Grenat » avaient été plus heureux devant Lausanne. Ils avaient remporté leur sixième Coupe de Suisse grâce à un but de Geiger à la 95ème minute. Un dénouement quelque peu chanceux si l’on se souvient qu’à l’ultime seconde du temps réglementaire, Burgener avait été sauvé par sa latte sur un essai de Mauron. Fin septembre 1983, Servette demeure l’unique club helvétique en course sur le front européen. Les Genevois se qualifient sans peine pour les huitièmes de finale de la Coupe des coupes devant les Luxembourgeois d’Avenir Beggen (4-0 et 5-1). Le 19 octobre, sans Burgener, blessé, mais avec un de Choudens en parfaite condition, les « Grenat » ne s’inclinent qu’à la 85ème minute en Ukraine face à Chaktor Donetz (1-0).
Le 1er novembre, Michel Renquin pour son 50ème match européen et les Servettiens vont au tapis en deux minutes. Deux « contres » soviétiques (59ème et 61ème) ne leur permettent pas de passer l’hiver au chaud. Le but de l’honneur de Jean-Paul Brigger n’atténue en rien la terrible déception du public : Donetz était à la portée des Genevois. Dix jours plus tard, Guy Mathez et les siens sortent d’un long tunnel. Ils effacent un début de championnat en demi-teinte en donnant, au Hardturm, une véritable leçon de football au Grasshopper de Blazevic.
Le duo Castella-Jaccard brille de mille feux et Servette s’impose 3-0.
Laurent Jaccard est la grande révélation de la saison. L’attaquant de poche est justement appelé en équipe nationale par Paul Wolfisberg. Le 30 novembre, pour sa première sélection à Alger, il inscrit même le premier but helvétique (2-1). Malheureusement, son genou lâche au début de l’année. Au tournoi en salle, il ne se relève pas après un choc avec Marcel Koller. Malgré tout son courage, Jaccard ne retrouvera jamais l’intégralité de ses moyens. En 1987, il va à Chêne pour repartir à zéro. L’année suivante, à 27 ans, il met un terme à sa carrière. C’est le plus grand gâchis de la décennie.
Rédigé par: Jacques Ducret, hors-ligne, 1990
12 Jan 2019 | Histoire
Que la fête fut triste. Le 19 juin 1985, seulement 6’000 spectateurs, malgré l’entrée gratuite, s’étaient rendus aux Charmilles pour saluer les nouveaux champions de Suisse et assister au dernier match d’Umberto Barberis contre Vevey (5-1). Bien que champion avec quatre points d’avance sur Aarau, Servette, lors de cette saison 1984-1985, défraye la chronique par de multiples « affaires » et perd son public. Carlo Lavizzari n’en revient pas. Le champion n’a attiré qu’une moyenne de 5’860 spectateurs par match…
Avant d’obtenir le point du sacre à la Maladière (1-1), les Servettiens avaient joué, ou plutôt, avaient déjoué deux matches. Le 24 mai, ils s’étaient inclinés 3-1 aux Charmilles devant Wettingen. Le 5 juin à Tourbillon, ils avaient été battus… 8-2 par Sion, où Aziz Bouderbala, le percutant Marocain, est irrésistible dans ses déboulés. Guy Mathez n’avait plus aucun contrôle sur la plupart de ses « stars ». Epuisé nerveusement, il est limogé au profit de Jean-Marc Guillou alors que le titre est pratiquement acquis.
Cette saison s’est achevée comme elle avait commencé : sur un vaudeville. Le retour de Lucien Favre en juin 1984déclencha la guerre pour le numéro 10. Entre l’ancien Toulousain et Barberis, les hostilités étaient ouvertes. Lors du camp d’entrainement d’avant-saison à Crans-Montana, l’ensemble des joueurs, à l’exception de Favre, n’assistèrent pas à la victoire de Laurent Fignon dans l’étape du Tour de France sur le haut-plateau. Le jour même, ils étaient descendus à Genève afin de pleurer dans le gilet de leur président lequel était bien embarrassé.
Déjà en tête à la fin du mois d’août, Servette avait pratiquement course gagnée en décembre avec un avantage de cinq points sur Aarau. Les Argoviens de Hitzfled, adeptes du pressing, se révélaient, à la surprise générale, come les seuls interlocuteurs valable des « Grenat ». C’est eux, d’ailleurs, qui les éliminenèrent en demi-finale de la Coupe. Le 14 mai, les Genevois s’inclinèrent 3-1 au Brüggligfeld. Le 24 octobre 1984, le soleil brille à Larissa. Eric Burgener livre dans ce huitième de finale aller de la Coupe des coupes l’un des meilleurs matches de sa carrière avec des parades extraordinaires en fin de rencontre. Un but de Kok après 13 minutes de jeu ouvre une voie royale aux Genevois. Malheureusement, ces derniers écrivent une page d’histoire.
Menant au score à l’extérieur, ils se font piéger à deux reprises sur des contres.
Dans le cas qui les ramenait à Athènes, une seule question taraudait Michel Renquin : mais où était passé Geiger ? Le 7 novembre pour le match retour, les « Grenat » se brisent pendant une heure sur un gardien en état de grâce nommé Plitsis. Ce dernier fait six miracles dans le premier quart d’heure. Les Servettiens s’énervent et à la 61ème, ils sont battus sur une rupture. Ce match sera le dernier de la saison que Lucien Favre disputera. Le numéro dix est sérieusement touché en fin de match. Il laissera donc le « leadership » à Umberto Barberis. Celui-ci joue les rassembleurs, conduit l’équipe et se sert de l’hostilité des médias et du scepticisme du public pour motiver ses camarades. Guy Mathez, qui n’est pas parvenu à faire passer son message, se croit victime d’une conjuration.
Rédigé par: Jacques Ducret, hors-ligne, 1990
11 Jan 2019 | Histoire
Jean-Marc Guillou se console très vite de la désillusion du Wankdorf. Avec deux étrangers « mondialiste », le FrançaisGenghini et le Danois Eriksen, il se sent capable de lutter pour le titre. Même si le vide laissé en défense par le départ deMichel Renquin n’a pas été comblé, alors qu’il s’agissait d’une priorité évidente. Guillou déchante très vite. Il ne passe pas septembre. Le 6 aux Charmilles, Philippe Fargeon, un ancien Carougeois, fusille Burgener pour donner la victoire à Bellinzone. Cette défaite qui survient lors de la sixième journée, relègue Servette à la 9ème place du classement, à cinq points déjà de Xamax et marque le début de la fin pour le beau ténébreux.
Le 14 à St-Gall, les « Grenat » n’ont pas la moindre chance (2-0). Deux joueurs plus tard, Guillou figure pour la dernière fois sur le banc genevois. Aux Charmilles, en match amical l’Olympique de Marseille de Jean-Pierre Papin déclasse (4-1) lui aussi une équipe qui n’est plus qu’un fantôme. Trop c’est trop ! Le 20, Carlo Lavizzari confie l’équipe pour un tour de Coupe à Renens, à Thierry de Choudens, le responsable des juniors. Menés encore à cinq minutes de la fin du temps réglementaire les « Grenat » s’imposent sur le fil 2-1 grâce à deux réussites de l’inévitable John Eriksen. Touché en première mi-temps, Burgener cède sa place à un autre portier haut-valaisan Beat Mutter. Il ne la reprendra plus.
Ce septembre 1986 ne fut pas complètement noir. Le 3 aux Charmilles pour la venue de Vevey (4-1), les 3’200 spectateurs avaient découvert dans la dernière demi-heure un junior brésilien : José Sinval. Sur son aile droite, José brillait de mille feux. En moins d’un mois, il contraindra le champion d’Europe Genghini à un retour précipité en France, à Marseille plus précisément. Avec de Choudens à la barre et Sinval à l’aile droite, Servette redresse promptement la situation. A la trève, notamment, grâce à une superbe victoire sur Grasshoppers (3-1), Servette est remonté à la cinquième place. Mais l’écart qui le sépare du leader Xamax- 5 points- interdit pratiquement toute espérance. de Choudens et les siens misent tout sur la coupe.
Les Servettiens accèdent à nouveau à la finale du Wankdorf. Après Renens, ils écartent successivement Lausanne (2-0), La Chaux-de-Fonds (7-2). Aarau (2-1) et, enfin, Sion en deux temps (1-1 et 3-1). Le lundi de Pentecôte malheureusement, les Genevois s’inclinent après les prolongations (4-2) devant Young-Boys. Dans cette finale qui devait régaler les 28’000 spectateurs présents, la décision tombe à la 93ème minute. Siwek devance Mutter pour inscrire de la tête le 3-2. La sortie de Besnard, agressé par Wittwer en première période, et le match en demi-teinte du duo Eriksen-Sinval ont pesé lourd dans la balance. En revanche, Marc Schnyder, qui a ouvert le score, ne rate pas ses adieux. Il est l’un des meilleurs acteurs du match avec le stratège bernois Prytz.
Cette formation est redoutable : son attaque emmenée par Pache et le Polonais Wionsowski inscrit 82 buts. Hélas le gardien Perrenoud meurt peu après, victime de la grippe espagnole. Revenons à Gabriel Bonnet. Sous sa présidence (1915-1927) Servette remporte quatre titres de champion suisse (1918, 1922,1925 et 1926). C’est aussi pendant son mandat, en 1918, que suite à l’agrandissement des usines Pic-Pic, le terrain est déplacé perpendiculairement à la route de Lyon et doté d’une nouvelle tribune. M.Bonnet obtient même de l’usine Pic-Pic qu’elle paye les frais du « déménagement » qui se montent à 20’000 francs.
En 1920, Gabriel Bonnet se retrouve à la tête des clubs romands pour protester auprès de l’ASFA contre la fixation d’un match Suisse-Allemagne alors qu’il avait été promis aux Français de ne pas renouer aussi vite des relations avec les Allemands. L’assemblée est houleuse et les clubs romands quittent la salle. C’est aussi le comité de Gabriel Bonnet qui a l’idée d’engager l’Anglais Teddy Duckworth , entraîneur de 1921 à 1929. En 1923, Gabriel Bonnet est nommé vice-président de la FIFA et trois dirigeants servettiens occupent d’importantes fonctions à l’ASFA : Gabriel Bonnet lui-même est délégué international, Fernand Lila président du tribunal arbitral et Fred Greiner dirige la commission technique. C’est d’ailleurs ce dernier qui relaie Gabriel Bonnet à la présidence du Servette F.C, dès 1927.
A propos de Gabriel Bonnet précisons encore qu’en 1927 il est nommé vice-président honoraire de Middlesex Wanderers FC de Londres et qu’il est à l’origine de la création de la Coupe du Monde de football. En effet, en 1927, le CIO refusant encore et toujours aux fédérations de football de rembourser le manque à gagner aux joueurs sélectionnés, c’est le président servettien qui propose au comité exécutif de la FIFA d’organiser dans l’intervalle des Jeux Olympiques un championnat de football ouvert aux sélections nationales sans distinction de catégorie de joueurs. Une commission est nommé pour l’étude de ce projet sous la présidence de Gabriel Bonnet. Le règlement de la Coupe du Monde et admis par le congrès de la FIFA en 1929 à Barcelone et la première Coupe de déroule en 1930 en Uruguay.
11 Jan 2019 | Histoire
L’engagement de Philippe Fargeon, auréolé de ses succès bordelais, est un gros coup de l’intersaison à l’été 1988. Les supporters attendent des merveilles de la puissance de feu du duo Fargeon/Eriksen. Premier match aux Charmilles, premier couac. Servette débute par une défaite (1-0) devant un FC Sion. Elle est l’œuvre conjuguée de deux anciens « Grenat », l’entraîneur Pazmandy et le « verrouilleur » Renquin.
L’expérience Rummenigge « libero » tourne court à la deuxième rencontre de championnat. A Bellinzone, « Kalle », irrité par la stérilité de ses attaquants, passe devant mais il laisse un trou béant derrière. Servette est battu 4-0 et occupe le dernier rang. Il navigue encore à l’avant-dernier rang au soir de la 9ème journée après avoir eu le mérite tout de même de tenir tête au leader lucernois à l’Allmend (1-1). En octobre, Fargeon, qui n’a pas répondu à l’attente du public et aux exigence de l’entraîneur Donzé, est prêté à Toulon. En Coupe UEFA, les « Grenat » restent en rade. Ils sont éliminés au deuxième tour par les Hollandais besogneux de Groningue. Le président Lavizzari se surprend à regretter de ne pas avoir répondu, deux mois plus tôt, à l’offre de L’Olympique Lyonnais qui était prêt à payer dix millions de francs français pourJosé Sinval.
Or le Brésilien s’était montré l’un des plus décevants à Groningue.
Rummenigge est l’ultime recours. A 83 secondes de la fin du match contre le FC Aarau, il inscrit un but qui permet au Servette d’enregistrer sa quatrième victoire consécutive et d’avoir à la fin octobre, la quasi certitude de disputer le tour final. L’instabilité est un état chronique chez les Servettiens.
Un mois plus tard, une défaite « at home » devant Lucerne remet tout en question, Encore et toujours Rummenigge. Le Bavarois se déchaine à Lugano, signe un « hat trick » (6-1) et juste avant l’escalade, Servette se sauve mais Lausanne plonge.
L’hiver est sombre. Marc Schnyder est désavoué pour un dépassement de budget qui provoque l’annulation d’un stage hivernale à l’Ile Maurice. Le président passe la main. M.Carlo Lavizzari désigne lui-même son successeur en la personne de Me Dominique Warluzel. Celui-ci assiste à Tourbillon à la première sortie des Servettiens dans le tour final. A nouveau, Sion l’emporte (3-2) et une fois encore, Jean-Claude Donzé prend une option discutable avec un 4-5-1 qui coupe les ailes de l’attaque. A mi-parcours, les Genevois, malgré une large victoire à Bellinzone (5-2) sont derniers. Le public les boude. Trois mille spectateurs seulement applaudissent à la seconde victoire de leurs favoris, après 11 rencontre ! 3-2 contre Neuchâtel Xamax lequel se traîne également en bas de classement.
La recette est encore plus mauvaise au dernier match, celui des adieux de « Kalle » Rummenigge. Sacré meilleur marqueur du championnat avec 25 buts, l’Allemand gravit les matches de la tribune d’honneur pour remettre son maillot au président. Il n’y a que 2’200 personne pour applaudir ce geste élégant. Servette, dernier du tour final, a vu sa moyenne des entrées chuter de façon alarmante avec le chiffre de 3’586 spectateurs de moyenne.