Le premier match du second tour oppose les Grenat face à Xamax qui se situe à la 9e place du championnat. Le lieu : Stade de la Maladière, enceinte où les servettiens ne se sont plus imposés depuis 17 ans ! Heureusement, les joueurs ont pu compter sur les nombreux fans venus mettre fin à cette mauvaise série.
Le système :
Avec la mise à l’écart de Wüthrich, Geiger doit composer son premier 11 en 4-2-3-1 sans véritable n°10 mis à part le jeune Azevedo. Park et Tasar ont ainsi souvent permuté au cours du match pour pallier à ce manque. Solution de dépannage ou de long terme ?
Image tirée sur : transfermarkt.com
L’analyse :
Koro Koné inscrit un des buts les plus rapides de l’histoire de la Swiss Football League puisqu’il ouvre le score après seulement 12 secondes. Suite à cela, l’équipe laisse le ballon à Xamax, un peu sans le vouloir. À la 11e minute, Nuzzolo ne nous fait pas oublier le redoutable joueur qu’il est en se jouant de Sasso pour enchainer d’un tir croisé. Suite à une touche à la 28e, c’est Ramizi reprend le ballon de volée en frôlant la latte de Frick. Ces 2 occasions témoignent de la fébrilité des Grenat qui ont longtemps reculé pendant la première mi-temps. Le deuxième but Grenat arrive suite à une contre-attaque rapide entre Stevanovic et Tasar.
La stat de la 1ère mi-temps : 2 tirs cadrés (les 2 buts)
En deuxième mi-temps Servette est fébrile par moments, comme si les anciens démons qui faisaient défaut au Grenat lors des dernières confrontations refaisaient surface. Heureusement, Jacottet sort son carton rouge à juste titre pour Kamber suite à un attentat par-derrière sur Tasar. Xamax aura posé des problèmes aux servettiens avec un Serey Die au four et au moulin, très présent à mi-terrain. Nuzzolo, lui, avait l’égalisation au bout du pied, mais manque le cadre à la 88e.
Un match en réussite pour les
Grenat qui témoigne d’un gain d’expérience des joueurs, mais également d’un immense
Jéremy Frick qui confirme être un des meilleurs gardiens de la ligue. On notera
la difficulté des Grenat à produire du jeu sans doute à cause de l’absence de
Wüthrich qui faisait si bien le lien entre le milieu et l’attaque. Une telle
rencontre aurait pu voir la victoire s’échapper il y a quelque temps alors on
ne va tout de même pas se plaindre d’avoir ramené les 3 points. Servette a actuellement
la meilleure défense du championnat à égalité avec le FC Bâle pour seulement 19
buts encaissés !
Points
négatifs :
Avoir laissé longtemps le ballon à Xamax.
Concéder des occasions très dangereuses.
Jouer sans véritable n°10, ce qui s’est ressenti dans la construction.
Points
positifs :
Mettre fin à cette longue série.
Gagner dans la douleur.
Faire preuve d’efficacité en marquant sur les seuls tirs cadrés de la 1ère mi-temps.
Être la meilleure défense du championnat à égalité avec Bâle.
Les récentes performances de l’équipe laissent penser qu’un changement majeur a eu lieu. Cette métamorphose a sans doute un nom : Dennis Iapichino.
Absent pendant un long moment la saison passée, il est revenu d’une longue blessure contre Saint Gall à domicile (défaite 1-2) dans lequel il s’est, d’ailleurs, fait annulé un but supposé hors-jeu. L’équipe a joué 10 matchs sans lui. Il a pu être aligné à 8 reprises durant le 1er tour. Servette a pu notamment marquer les esprits en infligeant des corrections aux 2 ténors du championnat (3-0 contre YB puis 2-0 contre Bâle).
Des victoires qui ne sont pas venues de nulle part, l’équipe semble plus forte que jamais et Iapichino n’y est pas anodin. Geiger n’a d’ailleurs pas tardé de la titulariser dès son retour de blessure. Preuve qu’il lui porte une grande confiance et qu’il ne néglige pas l’importance de son joueur. Alors comment notre arrière gauche a pu impacter les performances de l’équipe afin de la rendre meilleure ? Tentons d’expliquer et d’analyser au moyen de statistiques clés.
Dennis Iapichino est doté d’innombrables qualités, mais avant
tout, c’est un joueur bénéficiant d’une excellente qualité technique,
clairement au-dessus de la moyenne et qui n’a rien à envier aux attaquants. Un
latéral moderne qui sait aussi bien défendre qu’attaquer. Redoutable en 1
contre 1 que ce soit pour éliminer un adversaire ou pour récupérer la balle
dans des duels.
Chiffres selon sofascore.comStatistiques selon sfl.ch
Cette qualité lui permet de réussir plus de 71 % de ses dribbles et de réussir plus de 72% de passes. Très peu de déchets dans son jeu et peu de perte de balle donc. Un défenseur doit avant toute chose savoir défendre. 61 % de duels remportés soit plus de la moitié des duels sont à l’avantage de l’Italo-Suisse. De même que l’équipe a bénéficié de 3 clean sheets en le comptant de ses rangs et n’a encaissé que 6 buts au total soit 0,75 but par match.
En comparant les 10 matchs sans Iapichino et les 8 matchs
avec lui, le constat est frappant. En moins de matchs, il a su redonner vie au
collectif de l’équipe que ce soit offensivement ou défensivement. Près du
double de points par matchs en plus (1,1 vs 2). Si l’équipe avait aussi de la
peine à se créer des occasions, il n’en ai plus avec lui. 3,6 tirs au but par
match contre 5,5 avec. De plus, tactiquement, l’équipe avait une fâcheuse tendance
à jouer davantage sur un côté ce qui déséquilibrait le jeu offensif. En effet,
le côté droit de Sauthier et Stevanovic était beaucoup plus utilisé que le côté
gauche de Goncalves et Tasar. Ce dernier avait donc peu d’occasions pour
s’illustrer et les performances de l’équipe dépendaient plus du duo de droite. Les
adversaires ont su contrer cet aspect ce qui a compliqué les affaires des
Grenat.
Le retour de Iapichino a non seulement permis de rééquilibrer
les mouvements offensifs, mais aussi vu l’émancipation de Tasar qui est devenu
plus décisif et plus influent. Une entente qui se passe pour le mieux entre les
deux joueurs. Le petit déclic qui lui a permis de se mettre en avant et de
montrer l’étendue de son talent. Très peu médiatisé et n’ayant pas un poste
majeur, il passe souvent aux oubliettes et n’est, à mon sens, pas assez mis en
avant tant il est devenu un joueur décisif pour Servette.
Dans le jeu, il a apporté sa qualité technique que ce soit
pour des passes ou pour éliminer des joueurs mais également montré son
abnégation en défense. En bref, avec Iapichino l’équipe marque plus, encaisse
moins, fait plus de points, tirs plus au but et par-dessus tout, il rend
meilleurs ses coéquipiers. Il est sans doute le joueur qui a le plus impacté
les dernières bonnes performances de l’équipe. Assez pour en faire un MVP n’est-ce
pas ?
Servette sortait d’un premier tour assez compliqué avec une sortie prématurée en coupe contre GC ainsi qu’une défaite contre Zurich 0-1 entachée d’un carton rouge sévère contre Stevanovic. Dans le jeu, l’équipe proposait du beau football mais les résultats ne suivaient pas. Durant le 2ème tour, l’équipe a vraiment impressionné par ses résultats et par la manière. Alors comment expliquer la métamorphose entre le 1er et le 2ème tour ? Explications :
L’équipe devait prouver qu’elle avait appris de ses erreurs en réagissant avec maturité. C’était peut-être une phase d’apprentissage nécessaire pour mieux rebondir. Dès la deuxième partie de saison, c’est une équipe plus conquérante qui voit le jour. Tactiquement, l’équipe a mûri avec notamment un jeu plus efficace en transition rapide et en verticalité. En effet, un des problèmes majeurs était le manque d’occasions crées (voir statistiques ci-dessous). Malgré un jeu proposé alléchant et une domination en possession, beaucoup de but venaient de coups de pieds arrêtés. Aujourd’hui, non seulement l’équipe a su garder son jeu attrayant mais elle a ajouté à cela un jeu plus vertical avec Cognat en rampe de lancement, et ça change tout ! Cela a permis un deuxième tour bien meilleur que le premier. Voici des statistiques qui montrent que l’équipe se crée désormais bien plus d’occasion qu’auparavant :
Chiffres du 1er
tour : 29 tirs cadrés soit 3,2 par
match
Chiffres du 2ème
tour : 51 tirs cadrés soit 5,7 par
match
Pour finir ce 1er
tour, Servette retrouve la lanterne rouge après le 0-4 infligé par les Grenat.
Si ce championnat réserve quelques surprises, c’est bien pour rappeler qu’il ne
faut jamais sous-estimer un adversaire moins bien au classement. Humilité et
rigueur sont donc les deux mots clés de cette rencontre. Être favoris contre le
FC Thoune montre tout le chemin parcouru par le club au cours de ces derniers
mois.
Le système :
Après l’annonce de l’écartement de Wüthrich, on pensait ne plus le revoir sur le terrain. La pratique laisse penser qu’il s’agit d’un moyen de faire pression sur le joueur dans la négociation du contrat. Néanmoins, Geiger choisit de le faire débuter en se disant peut-être qu’il s’agissait de son dernier match. 4-2-3-1 classique avec Park préféré à Tasar et les retours de Rouiller et Sauthier.
Image tirée de transfermarkt.com
L’analyse :
Si Servette a pu confirmer contre
les ténors du championnat proposant un football offensif, ce n’est pas encore le
cas contre des équipes regroupées dans leur partie de terrain. À l’image du
match perdu contre le FC Lugano. Ce match est donc déterminant pour tester le
système et voir comment l’équipe se porte contre ce type d’adversaires laissant
la possession.
Source : Sofascore
Les Grenat se font avoir sur
coups de pied arrêté contre le cours du jeu. Réputé pour ne pas être des
enfants de chœur, les Bernois commencent aussitôt à jouer la montre sur chaque
sortie de balle. Quel qu’il en soit, le promu a donné une leçon de football dominant
nettement la rencontre. 68% de possession de balle et 23 tirs contre 10 côté du
FC Thoune.
Images tirées de sofascore.com
Face à une équipe qui laisse
le ballon, l’équipe doit redoubler de passes (564 passes contre 261) et est contraint
à moins user de verticalité. Or, c’était justement dans ce type de
configuration de possession que Servette avait de la peine à se créer des
occasions. D’ailleurs les 2 buts servettiens proviennent uniquement de coups de
pied arrêtés (un coup franc et un penalty).
Un système tactique que les Grenat
doivent perfectionner s’ils veulent gagner contre n’importe quel adversaire. D’une
part, l’équipe doit être capable de produire un jeu direct et vertical face aux
équipes qui jouent offensif et qui ont la possession. D’autre part, un jeu en
possession efficace face aux adversaires regroupés en défense (exemple Thoune
et Lugano). Cela n’entache en rien la victoire et l’état d’esprit des joueurs car
cette rencontre avait tout du match piège.
Points négatifs :
Rien à signaler.
Points positifs :
Gagner contre une équipe regroupée en défense
Être la meilleure équipe sur les 6 derniers matchs (5
victoires, 1 défaite, 14 buts marqués et 3 encaissés)
Revenir au score avec sérénité et un état d’esprit de
combattant
Match de la 17ème journée de championnat. Après le match compliqué à Lugano, Servette se déplace en terre zurichoise contre une équipe très en forme. Le FCZ restait sur une série positive de 15 points en 5 matchs. Les Zurichois sont 4èmes au classement juste devant les Grenat.
Point négatif :
Mettre des claques aux meilleures équipes du
championnat, mais perdre contre Lugano moins bien que nous au classement
Points positifs :
Revoir Koné marquer à nouveau. Il confirme que sa mauvaise passe était plus un problème de confiance qu’un manque de talent.
L’équipe dans son ensemble qui aura fait un match complet.
Mention spéciale à Park pour sa première titularisation et son triplé d’anthologie.
Pouvoir gagner sans Tasar, Wüthrich, Rouiller et Sauthier, ce qui prouve que l’effectif est d’une grande qualité et que la profondeur de banc est là.
Chambouler la hiérarchie en Super League.
Le système :
Image tirée de transfermarkt.com
Quelques petits changements dus à la suspension de Wüthrich et les blessures de Sauthier, Rouiller et Gonçalves. On l’avait dit lors de l’analyse de Lugano, l’absence de Wüthrich allait chambouler quelque peu la tactique de l’équipe étant donné que c’est le seul joueur capable d’évoluer en 10 juste derrière les attaquants. Geiger choisi donc un très intéressant 4-4-2. Schalk, Koné, et Park sont titularisés avec Souici en latéral droit faute de mieux.
L’analyse :
Ce qui caractérise le renouveau de
ce Servette c’est sa capacité à désormais jouer vite vers l’avant en
contre-attaque avec des passes verticales. Dès la récupération du ballon, c’est
souvent Cognat en rampe de lancement, qui est à l’origine de l’offensive. Ce
match est la pleine démonstration de cette métamorphose. Les 5 buts sont
d’ailleurs tous emmenés de passes rapides vers l’avant dès la récupération du
ballon. Une force de frappe qui permet à l’équipe de jouer à la fois en possession
en ayant la maîtrise du ballon, mais aussi de mettre rapidement hors de portées
les adversaires en quelques passes. Un changement de rythme qui déstabilise les
adversaires. 78 longs ballons tentés pour Servette contre 34 côté Zurichois.
Autre fait intéressant, les 3 buts
de Park sont marqués d’une position identique. En effet, ses 3 buts sont similaires
dans le sens où il s’agit de ballon enroulé pris de l’intérieur du pied dans
l’axe du terrain. Un côté gauche qu’il affectionne pour rentrer sur son pied
droit et tenter ce genre de tir. À ce propos l’équipe tente désormais plus sa
chance qu’auparavant. 19 tirs tentés rien que sur ce match !
Servette aura été meilleur dans tous les compartiments du jeu. Bien que les Zurichois ont loupé quelques grosses occasions, les défenseurs Grenat n’ont jamais paniqué. Frick, lui, confirme de plus en plus qu’il est l’un des meilleurs gardiens de la ligue avec des statistiques de clean sheet incroyables. Un aperçu du match en chiffres des 2 joueurs clefs :