Les chiffres témoignent du match équilibré livré par les 2 formations, à la différence que Saint-Gall a été plus efficace à la finition que Servette.
Rappel : Les buts attendus (xG) mesurent la qualité d’un tir en fonction de plusieurs variables telles que la qualité de la passe décisive, l’angle de tir et la distance par rapport au but et de quel type de tir il s’agit (pied, tête …). L’addition des buts attendus d’un joueur ou d’une équipe peut donner une indication du nombre de buts qu’un joueur ou qu’une équipe aurait dû marquer, compte tenu des tirs réalisés.
Tirs/Cadrés : Saint-Gall 8/3 – Servette FC 11/2
Toujours peu de tirs cadrés par rapport aux tirs tentés. Une maladresse qu’il faut rapidement corriger.
Analyse :
Servette n’a pas cherché à redoubler de passes en gardant le ballon. Pour preuve, les Grenat n’ont eu que 47% de possession, mais surtout réussi 225 passes contrairement à une moyenne d’environ 320 la saison passée et uniquement 85 passes latérales tentées contre 140 en moyenne. Des chiffres bien en dessous de la normale. L’image ci-dessous illustre les liens de passes ainsi que les nombres d’échanges et les combinaisons les plus utilisées :
Il faut dire que Saint-Gall a, comme à son habitude avec Zeidler, relativement gêné les Grenat à la construction grâce à un pressing incessant. Geiger, sans doute au courant de cette particularité du jeu saint-gallois, avait prévu un jeu très vertical, cherchant vers l’avant le plus rapidement possible. 78 passes longues tentées contre 50 en moyenne. Compliqué de parvenir à une occasion lorsque l’avant-centre ne présente pas la faculté d’être rapide pour profiter de ces situations. On notera encore le jeu servettien toujours déséquilibré sur le flanc droit qui provient surtout des échanges Stevanovic (9) – Sauthier (2) -Imeri (17).
Par rapport aux faits de jeux, les 2 lattes de Stevanovic cumulés aux occasions manquées par Kyei témoignent d’une certaine malchance et de maladresse à la fois. Enfin, on notera une certaine baisse de régime en 2ème mi-temps expliqué peut-être par une lacune de condition physique.
Top :
Antunes
Première titularisation pour son retour au club suite à son prêt à Chiasso. Ci-dessous ses 19 passes tentées dont notamment son excellent centre pour Kyei (flèche violette) qui aurait pu être sa première passe décisive de la saison tant le centre était excellent.
Flops :
Kyei
Uniquement 13 duels gagnés sur 32. Il a manqué des occasions qui auraient dû finir au fond notamment à la 34e et à la 88e.
L’image ci-dessus illustre ses actions (passes, tirs, touches de balle, duels, etc…) Un bilan insatisfaisant pour un avant-centre de Super League.
Ondoua
Peu en forme depuis quelques matchs déjà, il n’a pas été très actif dans le jeu servettien. Peu en vue, il n’a réussi que 17 passes sur l’ensemble de la rencontre.
Toutes les images ainsi que les chiffres proviennent du site wyscout.com
Les statistiques dans le football n’expliquent pas tout mais permettent de mieux comprendre certains faits. Si les performances de St-Gall et de Servette peuvent paraître surprenantes, les statistiques pourraient aider à mieux comprendre comment ces deux équipes ont pu en arriver là et éventuellement relever une forme de sur-performance.
A priori, plus une équipe cadre ses tirs et réussit de passes dans le camp adverse, plus elle aura tendance à terminer dans le haut du tableau. À l’inverse, une équipe qui concède plus de tirs et de passe dans son propre camp aura tendance à finir dans la partie basse du tableau. Une question vient à l’esprit : de quelle manière les chiffres peuvent-ils refléter le classement final de la Super League 2019-2020 ?
La possession et le classement
[table id=1 /]
La possession démontre la faculté d’une équipe à garder le ballon par rapport à une autre. Il ne s’agit pas d’une fatalité pour gagner bien qu’il reflète à quelques places près le classement final. Ainsi, plus une équipe a eu la possession plus elle a terminé vers le haut. Mis à part le cas de Sion mal payé pour sa performance supérieure à celles d’équipes mieux classées. Néanmoins la capacité de garder la balle n’explique pas qu’une équipe s’est montrée plus dangereuse qu’une autre et qu’elle mérite de ce fait davantage la victoire qu’une autre. Le plus important est donc de savoir comment l’équipe exploite cette possession.
Les tirs cadrés moyens et les passes moyennes réussies dans le camp adverse
[table id=2 /]
Ces deux statistiques démontrent les capacités d’une équipe à se créer des occasions et de quelle manière elle parvient à exploiter les passes dans le camp adverse qui permettent d’aboutir à des tirs. Il s’agit donc de chiffre évaluant la performance offensive d’une équipe. On s’aperçoit par exemple que St-Gall (3e) est l’équipe qui réussit à cadrer le plus de tirs par match (6.7) largement devant YB (5.4) et Bâle (5.7) mais n’a pas terminé à la 1ere place. Sans surprise Xamax, Thun et Sion finissent la marche. Concernant les passes dans le camp adverse, Lugano semble avoir surperformé par rapport aux autres et démontre notamment leur redoutable efficacité. Sion a été, à nouveau, mal récompensé même si le classement final reste étroitement lié à ces chiffres.
Corrélation 1
Coefficient de corrélation : 0.820035619
Le coefficient de corrélation montre une interdépendance très significative entre ces deux valeurs. En effet, plus une équipe fait de passe dans le camp adverse plus elle aura tendance à cadrer ses tirs. Ainsi, plus une équipe se trouve dans la partie supérieure droite du graphique plus elle présente de meilleures statistiques par opposition à la partie inférieure gauche.
Tirs cadrés moyens concédés et passes moyennes concédées dans son propre camp
[table id=3 /]
Ces deux statistiques évaluent d’une certaine manière les capacités défensives d’une équipe mais surtout son exposition à des occasions dangereuses. De manière générale, on s’aperçoit que les équipe évoluant bas sur le terrain concèdent plus de tirs cadrés que les autres. Par opposition, St-Gall et Young Boys grâce à leur bloc équipe très haut ainsi qu’avec leur pressing parviennent à récupérer des ballons et éviter ainsi de concéder des passes et des tirs cadrés. Néanmoins, Zurich (6.5) a concédé le plus de tirs cadrés devant Xamax (5.4) en terminant 7e du classement.
Corrélation 2
Coefficient de corrélation : 0.720706771
Le coefficient de corrélation significatif entre ces deux variables prouve que plus une équipe concédée de passes dans sa propre moitié du terrain plus elle sera exposée au risque de concéder des tirs cadrés. Plus une équipe se situe dans la partie inférieure gauche du graphique moins elle a concédé d’occasion par opposition à la partie supérieure droite.
Conclusion
Les statistiques nous permettent donc de nous rendre compte que de manière générale ces chiffres reflètent le classement final. De plus, les équipes ayant produit un jeu offensif ont été davantage récompensées que celle ayant fait le choix de subir. À la vue des chiffres Servette a mérité sa 4e place et n’a pas surperformé. En espérant que le club continue dans cette voie là en suivant l’exemple de St-Gall et qu’il ne déroge surtout pas à ses valeurs.
Post Tenebras Lux
Source
Toutes les valeurs sont issues de la base de données football observatory :
Après une longue pause forcée, une analyse statistique de ces 4 rencontres s’impose pour mieux comprendre les résultats obtenus et évaluer où se situe Servette dans cette reprise par rapport à ses adversaires. Servette a engrangé 4 points en 4 match avec uniquement des matchs nuls.
Dans un premier temps, les statistiques étudiées seront les tirs cadrés, les passes dans le camp adverse et celles respectivement concédées. La possession et le pourcentage de passes réussies compléteront les données. Les valeurs sont les plus récentes à ce jour c’est pourquoi certaines peuvent être manquantes.
Adversaire
Tirs cadrés
Tirs cadrés concédés
Passes dans le camp adverse
Passes dans propre camp concédées
Possession
Passes réussies (%)
Lugano
6
2
188
50
63
87
Sion
4
5
114
88
56
84
Lucerne
6
7
–
–
46
–
YB
4
1
–
–
47
–
Source : Performance Atlas CIES Football Observatory et SFL
Les chiffres sont assez révélateurs et permettent de tirer certaines explications. Contre Lugano, Servette a été meilleur dans tous les domaines tandis que contre Sion le match semblait être plus équilibré même si les chiffres, hors tirs cadrés, penchent tout de même en faveur des Grenat. Lucerne a, de manière surprenante, monopolisé un peu plus le ballon et YB n’a cadré qu’un seul de ces tirs, celui du but.
Pour aller un peu plus loin dans l’analyse du match contre YB, 11tegen11 a publié des statistiques des xG :
Source : 11tegen11
Il est surprenant de voir que Servette s’est créé plus d’opportunités de marquer. Pour rappel les xG représentent en quelques sorte les probabilités de marquer un but. Le chiffre est calculé en fonction de plusieurs paramètres dont notamment la position du joueur sur le terrain. Chaque hausse de la courbe sur le graphique représentent en réalité une occasion. Plus la courbe monte haut, plus l’occasion est considérée comme étant dangereuse. Les chiffres sont de 1,83 xG pour Servette et 0,98 xG pour YB. À en croire ces chiffres Servette aurait donc pu prétendre l’emporter 2-1. Sur cette même base, Servette avait 60% de chance de remporter le match, 24% de faire match nul et 16% de le perdre.
En somme, selon les chiffres, Servette a été plutôt mal payé pour ces 4 matchs nul. Si les statistiques devaient refléter les performances réelles, les résultats se rapprocheraient probablement de ceux-ci :
Lugano : Victoire
Sion : Nul
Lucerne : Nul
YB : Victoire
Ainsi, avec ces résultats, Servette aurait donc obtenu 8 points au lieu de 4 et serait à 1 point de la 3e place du FC Bâle. Servette semble être mal récompensé de ces efforts et manque passablement d’efficacité mais n’a pas à rougir de ces prestations plus qu’honorables jusqu’à présent.
Match comptant pour la 24e
journée de championnat opposant le 3e et le 4e au
classement et par la même occasion les meilleures défenses de Super League.
Cela faisait 19 ans que les Grenat ne se sont plus revenu de Bâle avec le
moindre point. Les Bâlois reviennent d’un déplacement contre l’Apoel Nicosie
dans lequel ils sont allés s’imposer 0-3. Ils y ont, sans doute, laissé des
forces et le club traverse actuellement une période compliquée, à Servette d’en
profiter.
Système
Geiger
devait composer avec le seul avant-centre disponible, Kone. Cognat, décalé sur
le flanc gauche, c’est Tasar qui agis en tant qu’électron libre pour pallier l’absence
de véritable meneur de jeu. On a d’ailleurs senti que Cognat était plus discret
et moins à l’aise que lorsqu’il évolue dans l’axe. Cespedes, lui, garde sa
place de titulaire.
Image tirée de transfermarkt.com
Analyse
C’est un match rythmé par des mi-temps dominées par une des équipes à la fois. En effet, si les Bâlois ont réussi à se montrer plus dangereux et à marquer 2 buts en 1ère mi-temps, ce sont les servettiens qui ont délivré une meilleure 2ème mi-temps en marquant 2 buts durant leurs temps fort. Au final, l’équipe qui à chercher à jouer s’est vu récompenser de ses efforts. Les statistiques de chaque mi-temps confirment cette tendance. La première mi-temps à gauche dominée par Bâle et la seconde à droite dominée par Servette.
Images tirées de sofascore.com
On aperçoit clairement que Servette
a dominé en termes de tirs total (13
contre 4) et 60% de possession de balle. Une leçon à tirer de tout ça ?
Sans doute que le football moderne récompense davantage l’équipe qui prend le
plus de risque.
Image tirée de sofascore.com
Toutefois, les joueurs sont allés chercher ce point avec les tripes et la manière et c’est tout à leur honneur. On notera, tout de même, beaucoup de déchets techniques, car les Bâlois étaient très agressifs et proches du porteur de balle (151 pertes de balle). Xhaka et Ondoua à mi-terrain se sont délivré un match combatif et c’est les Grenat qui s’en tirent avec 60 duels gagnés contre 47 côté Bâlois. Bien que, Fabian Frei, en mauvais perdant qu’il est en disant: « Je ne sais pas comment on a fait pour ne pas gagner ce match, ils n’ont pas eu d’occasions » Servette n’a pas démérité et s’est même procuré plus d’occasions manquées (3) que son FCB (1). Le résultat, est, somme toute logique et les Grenat auraient même pu l’emporter avec un peu plus d’efficacité.
Les Grenat sortaient d’une défaite
amère face au surprenant leader St-Gall lors duquel les joueurs avaient loupé
des montagnes. L’équipe étonne tout de même dans ce championnat en tant que
promu et démontre qu’elle détient les armes pour tenir une cadence digne d’un
champion. Zurich lui, n’avait plus perdu depuis septembre à l’extérieur et
gardait le 0-5 au Letzigrund en travers de la gorge.
Le système
Geiger opte pour un 4-4-2 sur le
papier avec Kyei et Tasar en pointe. Néanmoins, sur le terrain l’équipe
évoluait plutôt en 4-2-3-1 avec Tasar sur l’aile gauche et Cognat en 10.
L’analyse
« On savait que le bloque Zurichois allait jouer assez haut donc on a plongé dans le dos de la défense ». Ces propos tenus par Geiger en conférence d’après-match résument bien le match des servettiens.
Effectivement, ce match le confirme
définitivement : Geiger ne privilégie pas la possession, mais le jeu en
transition rapide. 8 contre-attaques
contre 0. Désormais, l’équipe porte
un véritable ADN qu’elle a pris du temps à trouver, mais qui fonctionne très
bien depuis quelques temps. Servette a largement dominé la rencontre dans tous
les compartiments dirons-nous. En réalité, la possession était étonnement zurichoise
(55%), mais le nombre de tirs (20) et tirs cadrés (12), les grandes chances (11), et les occasions manquées (7) sont en faveur des Grenat.
Le moment clé du match : Lors
du 1-1 concédé à la 64e beaucoup d’équipes se seraient contentées du
nul et auraient reculé. Pourtant, 3 min après l’équipe reprend l’avantage. C’est
un état d’esprit courageux qui est tout à l’honneur de Geiger et ses joueurs.
Le paradoxe de chercher constamment de jouer vers l’avant c’est d’être
également la meilleure défense du championnat avec 21 buts concédés.
Sir Miroslav Stevanovic et Koné
La stat insolite : 7 grosses occasions créés. D’après
SofaScore, c’est la première fois depuis 2015-2016 qu’un joueur atteint ce
chiffre lors d’une rencontre. Miroslav Stevanovic le meilleur passeur (11) du championnat l’a fait ce qui lui
vaudra, entre autres, la superbe note de 9,7/10,
qui est d’ailleurs la meilleure note de la saison attribuée sur le site pour
Servette. Il aura eu, comme souvent, une grande activité sur son aile droite
comme le montre le schéma.
Là où Koné surprend c’est qu’il réussit souvent à se créer admirablement des occasions, mais peine à les concrétiser quand elles lui sont offertes. Un manque de confiance où un manque de talent ? La question mérite d’être posée. Toujours est-il qu’il répond de la meilleure des manières en marquant un triplé en 25 minutes de jeu. La stat : 3/5 duels aériens remportés. Du haut de ses 1m79, c’est un joueur bénéficiant d’un jeu de tête redoutable permettant de jouer en remise avec ses coéquipiers ou alors de marquer comme pour 2 de ses 3 buts autour de défenseurs bien plus grand que lui.
Toutes les images sont tirées du site sofascore.com